oasis de Baharia

Voyager c'est aller de soi en soi en passant par les autres.
Je me sens quelque peu usee par le neomercantilisme touristique ambiant qui fait des ravages dans ce si beau pays. Le touriste, ou le simple voyageur (espece en voix de disparition par ici) n'a souvent d'autre choix que de se laisser orchestrer par les nombreuses machines prevues a cette effet. Heureusement j'arrive, dans la mesure du possible, a m'extraire de leurs rouages diaboliques. Quelles que soient leurs tentatives desesperees de me pervertir en me tirant dans leurs fillets du commerce de l'etre humain et dans l'univers de la recherche sans fin du moindre profit, personne ne pourra jamais m'enlever la contemplation de chaque petit grain de sable qui porte en lui l'ame du monde.
Le temps est a la reflexion. Il me semble que ces derniers temps j'ai avance plus vite sur les routes et a travers des terres inconnues que je n'ai avance en mon propre fort interieur.
-prendre du recul sur les evenements, sur mes propres actions afin de mieux m'encrer dans la seule chose existante, l'instant present-
-entouree par des paysages fantasmagoriques: les montagnes du desert noir, les champignons du desert blanc et autres etrangetes de la nature pour le plaisir de tous mes sens en emois-
Je dois sans plus attendre me detacher encore plus du materialisme, qui sait si bien nous reduire a l'esclavage.
-retrouver cette intention pure qui fait avancer toujours plus pres de Dieu, et la faire partager autour de moi-
-apprecier les lieux magiques que je decouvre avec emmerveillement chaque jour, ainsi que leurs habitants-
-savoir se nourrir de mes reves et de mes projets (qui ne manquent pas), mais sans oublier que la nourriture celeste de l'eternite de l'instant est la seule qui puisse me connecter et me faire avancer-
-memes les epreuves et ce qui ressemble a des pas en arriere ne font que me rapprocher d'un but ultime emplie de Lumiere, d'un but qui n'a d'existence que dans l'Ici et le Maintenant-
Ce que je nomme but est bien trop souvent considere comme cet horrizon lointain que le nomade du desert poursuit sans relache. Cependant, le nomade du desert, guide par les etoiles et par son coeur(qu'il a appris a ecouter), n'a d'intention que d'etre la, pleinement, dans l'intensite du desert.
Comme le pelerin boudhiste sur les cretes de l'Himalaya, il a place son existence sous l'hospice de l'apaisement; vivre l'instant suffit a lui contenter l'ame, il ne s'inquiete jamais de l'avenir, la Providence pourvoira. La lecon qu'il donne est celle de la felicite perpetuelle.
Son avancee vers l'infinite de la Mere Nature n'est pas une fuite car il sait ecouter la vie et se fondre dans l'Unite de son immensite. Il a les yeux bien ouverts alors que l'occidental moyen ne se preocupe que de sa petite personnes et de sujet bien derisoirs.
Dommage que ces nomades du desert, les vrais allies de cette terre arride et qui pourtant porte en son sein le principe meme de la vie, n'existent plus ici. Peut etre sont ils en des lieux lointains que je n'ai pas encores explores, ou peut etre n'existent ils a present que dans mes songes. Le desert, lui est eternel, peut importe qu'il soit recouvert d'eau, de sable, de fossiles, de roche ou de neige(car lui aussi est en perpetuel changement), son ame st immortelle.
Le desert, dans son silence infini delivre,pour vous, pour nous, un message : ''Reveillez vous!"